Gustave-Hippolyte ROULAND (1831-1898)
à M. Jules JANIN
Mise à Jour du 13 Juin 2008
Version n°15
1858
Jules JANIN intervient en protecteur du professeur MARCHAND.
Gustave-Hippolyte ROULAND répond en tant que Directeur du Personnel et du Secrétariat Général du Ministère de l'Instruction publique et des Cultes tenu par S.E.M. Gustave ROULAND. son père
Lettre : page n°1 - page n°2 - page n°3 -
Demande d'intervention pour réactiver M. Marchand, professeur à Versailles
Le professeur MARCHAND avait été mis en préretraite pour problèmes personnels !
Lettre du 28 Octobre 1858
Cabinet
du Ministre
de l'Instruction Publique
et des Cultes
Paris le 28 Octobre 1858
Monsieur et ami,
M. le Ministre regrette que la gravité
des motifs qui ont amené la mise à la
retraite de M. Marchand, professeur au
Lycée de Versailles, l'empèche de revenir
sur cette décision. La classe de ce
fonctionnaire donne depuis quelques années des
résultats peu satisfaisants et les embarras
de la position morale et financière
ajoutent aux difficultés d'un enseignement
qui n'est que très médiocrement goûté par
les élèves. Madame Marchand a entrepris
à Versailles un commerce dont les suites
ont été très malheureuses ; M. Marchand
a subi des pertes importantes et contracté
Monsieur Jules Janin
des dettes encore aujourd'hui non acquittées.
Enfin certaines affaires de famille auxquelles
sa femme n'est pas non plus restée étrangère
ont contribué à placer ce professeur dans une
attitude très fausse au Lycée, et la plupart
de ses collègues ont même cessé de le voir.
Toutes ces circonstances ne permettaient pas
de maintenir M. Marchand, et après avoir
attendu longtemps, par égard pour ses services,
M. le Ministre a du le mettre cette année
à la retraite. Cette mesure ne sera pas d'ailleurs
aussi préjudiciable à votre protégé qu'il semble
le craindre. Il a droit au maximum des
pensions de retraite, et la différence entre
cette pension et son ancien traitement
ne sera environ que de 300 F.
Croyez bien, Monsieur & ami, que
si la réintégration de M. Marchand eut
été possible, mon Père se fut estimé
heureux de céder à vos instances et de
vous donner une nouvelle preuve de son
désir de vous être agréable.
Veuillez agréer la
nouvelle assurance de mes sentiments
les plus distingués et dévoués et surtout
respectueux.
Le Directeur
du personnel & du secrétariat général,
signé : G. Rouland